YAMAS - NIYAMAS

Les Yamas et Niyamas présentés par certains commentateurs comme des étapes préalables à l'entrée dans le yoga ou par d'autres comme un membre de la discipline (un membre à pratiquer en parallèle de tout le reste) peuvent sembler un obstacle pour certaines personnes.

Il est nécessaire tout d'abord de faire le commentaire suivant : le yoga est une recherche. 

Il ne viendrait jamais à l'idée de personne que la difficulté à installer la posture, le souffle ou la concentration sont un obstacle à la discipline du yoga.

Ces difficultés sont inhérentes à cette pratique et si nous possédions la parfaite exécution de ces exercices, nous ne serions justement pas dans une pratique destinée à en apprendre le maniement.

 Il en est exactement de même avec les Yamas et Niyamas.

Mais nous pouvons aller plus loin dans cette réflexion.

Les Yamas, et Niyamas sont souvent traduits par les mots "règles" ou "observances".

Il s'agit de règles de vie vis à vis des autres et de règles de vie vis à vis de soi-même.

Il est d'ailleurs intéressant de noter que les Yoga Sutras commencent par décrire les "règles de vie" par rapport aux autres (Yamas - Yoga-sutras II.30 et II.31) avant de décrire les "règles de vie" par rapport à soi-même (Niyamas - Yoga-sutras II.32 et II.33).

 Voici ces Yamas et Niyamas dans la traduction des yoga-sutras de Françoise Mazet (traduction qui m'est accessible par rapport à bien des traductions qui me passent largement au-dessus) :

Yamas - Yoga-sutra II.30 :

Les Yamas sont la non-violence, la vérité, le désintéressement, la modération, le refus des possessions inutiles.

 Niyamas - Yoga-sutra II.32 :

Être clair dans ses pensées et ses actes, être en paix avec ce que l'on vit, sans désirer plus ou autre chose, pratiquer avec ardeur, apprendre à se connaître et à agir dans le mouvement de la vie, telles sont les règles de vie que propose le yoga.

 Je ne vais pas commenter, j'en serais bien incapable.

Ce qu'en revanche je peux souligner est le fait suivant : 

les stages de yoga qui durent en général 5 à 6 jours et proposent en général 6 à 7 heures de yoga par jour, sont une très bonne période pour observer les effets de cette discipline sur notre état d'être et son impact sur notre vie en collectivité, puisque nous sommes en général au minimum une bonne vingtaine de personnes à vivre ces stages, que nous prenons les repas ensemble, que nous passons nos soirées ensemble, que nous nous promenons ensemble, ...

J'ai du faire à peu près une bonne trentaine de ces stages dans ma vie d'apprenti yogi (encore en cours de nos jours).

Ce qui m'a frappé, notamment lors de mon premier stage, puisque c'est là ou j'ai découvert pour la première fois le très fort impact de cette discipline, c'est que notre état change progressivement et que progressivement, notre ouverture aux autres, notre respect vis à vis d'eux, de leurs spécificités, devient de plus en plus étonnant.

Je me souviens en particulier des promenades. En général, il y a toujours un moment dans la journée, où nous sommes quelques uns à ressentir le besoin de marcher. La marche éveille un autre état d'être, elle fluidifie la pensée, aide à la digestion ... et nous avons besoin de digérer ce que nous vivons.

Il est impressionnant de constater, lors de ces promenades, comment les gens passent avec une incroyable fluidité des moments de papotages ensemble aux moments de solitude. Dans la vie "normale", il nous faut souvent faire preuve de beaucoup d'attention pour savoir, vis à vis de soi-même et vis à vis de l'autre, à quel moment nous avons envie d'être seul dans nos réflexions, et à quel moment nous avons envie d'entrer en contact avec l'autre pour les partager. Il est encore plus difficile de sentir quels sont ces moments pour les personnes qui nous accompagnent.

Là, dans ces nombreuses promenades auxquelles j'ai pu participer, tout se fait tout seul. Un peu comme si un échange invisible se faisait en permanence entre les personnes , un peu comme si, le fait d'être interrompu dans sa propre réflexion par une personne ou inversement, n'avait aucune importance.

 Notre état d'être est tel, notre vie intérieure est tellement profondément ressentie, vécue, ancrée, qu'à aucun moment moment la relation à l'autre ne va avoir un effet perturbateur.

Tout cela pour montrer que le travail sur Asana (la posture), pranayama (la respiration), dharana (la concentration) et Dhyana (la méditation), quatre des autres membres de cet ashtanga yoga (yoga en 8 membres) dont font partie les Yamas et Niyamas, va générer automatiquement un travail sur la façon dont on se vit soi-même et la façon dont on vit avec les autres.

Travailler Asana, pranayama, dharana et Dhyana c'est travailler yamas et niyamas (et sans doute inversement).

 

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